L'inexactitude n'existe pas en photographie.
"Un portrait n'est pas une ressemblance. Dès lors qu'une émotion ou qu'un fait est traduit en photo, il cesse d'être un fait pour devenir une opinion.
L'inexactitude n'existe pas en photographie.
Toutes les photos sont exactes.
Aucune d'elles n'est la vérité".
Richard Avedon est né à New York dans une famille juive d’origine russe.
Enfant d'une famille aisée, il grandit dans un certain confort.
Il a une sœur cadette, Louise, née en1925, dont il tirera plusieurs portraits, et qui finira à l'asile pyschiatrique où elle meurt à 42 ans.
Son père l'initie très tôt aux techniques de la photographie en lui offrant un Kodak Brownie qui va changer radicalement sa vie.
En 1933, il colle sur le mur les images de mannequins virevoltants photographiés par Martin Munkacsi.
A l'âge de 10 ans il réalise le portrait de Rachmaninov, le voisin de ses grands-parents.
Il multiplie, comme Lartigue, les instantanés familiaux, agrémentés de chiens et limousines empruntés.
Après avoir brièvement fréquenté l’université de Columbia, il commence sa carrière de photographe, il entre dans la marine marchande en 1942, aux photographies d’identité des équipages puis aux autopsies, avec le Roleiflex que son père lui avait offert. Il tire le portrait de ses camarades de chambrée.
De cette expérience particulière, il tire un goût prononcé pour le portrait.
En 1944, il commence à travailler comme photographe publicitaire pour un grand magasin mais est rapidement découvert par Alexey Brodovicht , directeur artistique du magazine de mode Harper's Bazaar .
Avedon épouse Dorcas Nowell, qui deviendra plus tard une modèle et qui sera connue professionnellement sous le nom de Doe Avedon.
Il y photographie pour la première fois de sa carrière la haute couture française.
Il définit clairement son style, des portraits sur fond neutre, aime mettre en scène des mannequins et photographie une flopée de stars.
En 1946, il créé son propre studio et fournit des photographies pour des magazines comme Vogue ou Life.
Gabrielle Chanel incroyablement détendue aux côtés de la chaleureuse Suzy Parker, le mannequin le plus célèbre des 50s, c'est lui.
Il devient le directeur de la photographie de Harper's Bazaar.
En 1954, il se remarie avec Evelyn Franklin et de leur union naîtra un fils, John.
Sa photo de mode la plus célèbre est « Dovima with Elephants. ».(1955)
1956, il devient conseiller visuel sur le film Funny Face.
Fred Astaire joue le rôle d’un photographe de mode.
En 1959, il publie "Observation" , un premier livre accompagnées de textes de l'écrivain Truman Capote.
Truman Capote, la tête lourde et l'oeil torve, est sûrement l'un des portraits les plus saisissants.
Au début des années 1960, Richard Avedon a été commandé par Harper’s Bazaar à créer une série de neuf essais photographiques.
L’objet du premier essai était John F. Kennedy et sa jeune famille.
John F. Kennedy, l’un des présidents les plus fascinants de l’histoire américaine.
A Times
Square, le 22 novembre, au soir de l’assassinat de John Kennedy, il est
là pour shooter.
Il découvre le modèle Penelope Tree, une des icônes de la mode des années 1960.
Il photographie des militants pour les droits civiques et des racistes dans le sud des Etats-Unis.
En 1963
ces photos dans une institution psychiatrique de Louisiane.
Paraît ensuite en 1964 "Nothing Personal"
Avedon s’éloigne des techniques de prise de vue de la photographie de mode, il montre, au contraire, des modèles emplis d’émotions, et souvent, en action.
En 1966, après vingt ans d'une fructueuse collaboration avec Harper's Bazaar, il quitte le magazine pour rejoindre Vogue.
Avedon, se lance dans des travaux plus personnels:
il photographie des malades internés dans des hôpitaux psychiatriques, la lutte pour les droits civiques aux États-Unis ou encore des manifestants contre la guerre du Viêt Nam.
Il réalise deux célèbres séries de portraits des Beatles.
La première, réalisée en 1966/67, est composée de cinq portraits psychédéliques et un portrait de groupe en noir et blanc pris avec un Rolleiflex et un objectif Planar.
Portrait panoramique des Beatles, inclus dans le "White Album" en 68. Portrait solarisé de John Lennon pour le magazine Look toujours en 68.
Avedon s’est toujours intéressé à la manière dont la photographique traduit la personnalité et l’âme de son sujet.
1969, Avedon réalise un triptyque d’Andy Warhol et des membres de La Factory.
Tandis que sa réputation comme photographe allait grandissante, il amena dans un studio de nombreux visages célèbres et les photographia avec un grand format 8x10.
Ses portraits se distinguent facilement par leur style minimaliste où la personne regarde directement l’objectif, en posant bien de face, sur un fond totalement blanc.
Les stars et les figures du monde artistique les plus en vue pendant la seconde moitié du XXe siècle sont au cœur des portraits uniques réalisés par Richard Avedon.
Audrey Hepburn, Charlie Chaplin, Marilyn Monroe, Judy Garland, Marlon Brando ou encore Frank Sinatra.
Les portraits du monde artistique new-yorkais lui permettent d’expérimenter sa démarche, loin de toute fioriture, sur fonds neutres.
Dans ce dénouement, les sentiments des personnalités s’expriment intensément.
Sans expression ou presque, ses portraits vous donnent à voir une vérité, nue, crue…
"j'ai posé une série de non. Non aux jolies lumières, non aux compositions trop apparentes, non à la séduction des poses ou à la narration.
Et tous ces non m'ont conduit des oui : un fond blanc, un sujet qui m'intéresse et le courant qui passe entre lui et moi".
En 1971 il se rend, pendant la guerre, au Vietnam pour réaliser le portrait de décideurs américains et celui de victimes du Napalm.
Il est arrêté et incarcéré après une manifestation pacifiste à Washington en 1972 .
Il photographie 73 portraits représentant l’élite du pouvoir aux Etats-Unis, publiés dans Rolling Stone en 1976.
1973,
il fait un dernier portrait avant la mort de son père.
En1974 , il expose au musée d'Art Moderne de New York des portraits de son père rongé par la maladie...
Avedon se fait remarquer par ses grands formats, parfois d’un mètre de haut.
En 1979 son projet « the American West ».
Il photographie, pendant sept ans,
752 personnes dans 17 Etats de l’Ouest.
A
travers son projet légendaire, il fait une vraie cartographie du « petit
peuple américain »dans l’Ouest américain, toute une population jamais
photographiée jusqu’alors.
Ces portraits grand format de pêcheurs, mineurs et cow-boys du grand ouest.
Avedon a dépeint les travailleurs comme les mineurs et les ouvriers des champs pétroliers dans leurs vêtements sales, des pêcheurs au chômage et des adolescents dans l’Ouest.
Ces portraits sont poignants.
Dans leurs yeux, sur leurs visages, leurs vêtements, on lit leur vie, leur vécu, leur histoire.
Les photos sont vraies, car ces personnes sont vraies.
Des centaines de portraits commun de personnes sont devenues des icônes photographiques.
C'est pour moi le meilleur d'Avedon.
Avedon rentre en collaboration avec la revue française Egoïste en1985.
Parmi ses photos les plus célèbres en France, figurent celles de Adjani et Yannick Noah en 1988 pour la revue française L'Égoïste.
En 1989 il couvre pour Egoïste la réunification de Berlin.
Avedon devient le premier et unique photographe du The New Yorker en 1992, à la demande de Tina Brown.
The Kennedy Court at the End of the American Century, une rétrospective hommage à la génération Camelot, publié dans The New Yorker en 1993.
Il avait réalisé l'édition1995/1997 du Pirelli.
Le 25 septembre 2004, Avedon fut frappé d’une hémorragie cérébrale à San Antonio au Texas alors qu’il travaillait sur une commande du New Yorker.
Il est décédé le 1er octobre à San Antonio.
Au moment de son décès, Avedon travaillait sur un projet intitulé, On Democracy...
Richard Avedon a photographié les visages de la politique tout au long de sa carrière.
Juxtaposant des images de l’élite du gouvernement, des médias, des fonctionnaires et du travail.
Son dernier reportage photo, On Democracy, Surveillance d’Amérique état d’esprit au cours de la politique hargneux de temps avant le pays de l’élection présidentielle de 2004 (publication posthume, dans The New Yorker en 2004).
Aux États-Unis en 2005 , un musée est totalement consacré à son œuvre. « The Richard Avedon Foundation established ».
Décennie après décennie, c’est une carrière hors norme qui s'est dessiner à travers ces photos.