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La photographie, c'est un art charmant et abominable.
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La photographie, c'est un art charmant et abominable.
  • On pensait autrefois que les photos renfermaient l'âme des gens. Instantanés du quotidien, arrêts sur image, complices des souvenirs ou véritables œuvres d'art, la photographie s'exhibe... Les photos sont là, et il ne te reste plus qu'à les prendre.
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La photographie, c'est un art charmant et abominable.
18 avril 2010

"she's good enough to be a real actress"...

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Cindy Sherman est née le 19 janvier 1954 à Glen Ridge.

Elle étudie la peinture et la photographie, puis elle s’initie à l’art conceptuel à l'Université d'état de New York.

Mais comme elle le dit : « …il n'y avait rien à dire de plus. Je me contentais de copier méticuleusement d'autres œuvres, et j'ai réalisé qu'il aurait alors suffi d'utiliser un appareil photo et de me consacrer à d'autres idées ».

6C’est avec une série d’autoportraits en noir et blanc, Cindy Sherman se met en scène en plagiant les photographies d’actrices de cinéma des années 50 et 60.
Dans cette série de photographies, elle revêt différents costumes et joue sur les « clichés » de la femme blonde, évoluant entre la starlette pulpeuse et la consentante femme d'intérieur.



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C’est ainsi qu’elle scénarise des vies de poupées, vulnérables et grimaçantes en s'inspirant des médias et de la pop culture.

Intitulé « Untitled Film Stills », ces autoportraits lui permit de se faire connaitre et de devenir célèbre.

Ces œuvres s'étale sur une période de 1975 à 2005.

La photographe américaine Cindy Sherman attire, fascine, autant qu’elle repousse, révulse.




25Depuis 30 ans, Cindy Sherman modèle scrupuleusement ses personnages : le maquillage, les vêtements, les prothèses sont ses accessoires de prédilection.

Cela donne des Baby Doll parfois en pâmoison, parfois à l’air de chien battu jusqu’aux des clowns démunis devant leur grotesque.

C’est l’artiste qui prend la pose, arrange la lumière, choisit les accessoires, sélectionne les vêtements, peaufine la prise de vue.

Elle est l’auteur et l’unique modèle de son art de l’autoportrait.



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Le personnage féminin qui apparaît sur les images de Cindy Sherman a toujours semblé dissonant dans un décor aussi luxueux que grotesque.

Fond de teint poudré qui accentue les rides du temps, rouge à lèvres trop rouge, chevelure laquée, pose éplorée, vestiaires d’un temps ancien, chaque photographie de Cindy Sherman est une mise en scène.

L’art de son image est complexe.   

Femme blonde ou brune, errante ou fatale, épouse et concubine, la photographe sait user de sa multiplicité.



12Ainsi non seulement met-elle en scène ses photographie "à la manière de", mais aussi se met elle-même en scène puisqu'elle réalise des autoportraits.

Dans ce but, elle se déguise, se maquille.

Elle veut démontrer que la féminité est une notion entièrement construite et non une qualité naturelle.

La photographe ne lâche pas son spectateur : elle le regarde, instigatrice et interrogatrice.

Elle y parvient à merveille, et jusqu’à l’horreur, et à l’écœurement tant certaines images flirtent avec la limite.

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Une oscillation entre l’idée de la femme et d’une représentation que la société nous renvoie à chaque coin de rue, œillade, lecture, rencontre, secret de famille aussi lourd qu’insoutenable.

Cindy Sherman expose une image de la femme aussi glamour et sexy que de l’ordre de l’épouvante, le tout entre le difformité et le morbide.

Jouissance et dégoût, désir et répulsion, jeunesse et vieillesse dans son ivresse du questionnement du Sexe : image ou fantasme personnel autant qu’universel, fixé ici, pour l’éternité, sur un papier plus que glacé.


27Warhol déclara à l'époque "she's good enough to be a real actress"...

Parfois elle se déguise en Vierge à l'enfant, en clown sadique, en Bacchus.

« Je pense que ce sont les personnages les plus réalistes que j’ai crée. J’éprouve une empathie totale envers elles. Elles pourraient être moi. C’est ce qui était le plus effrayant, de voir comment il était facile de me transformer ainsi. »

L'artiste passe au début des années 80 à la couleur, où elle continue de détourner l’autoportrait.




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Avec les « History portraits » en 1988, elle revisite l'histoire de l'art en se déguisant tantôt en personnages figurant sur de la porcelaine de Limoges, tantôt en tableaux de  Caravage.

Ses « personnages » glissent progressivement vers la mélancolie, la disgrâce, l’épouvante et l’horreur.

Cindy Sherman s'est appropriée, les photographies de mode, les portraits historiques voir mêmes les images érotiques.

Sa dernière exposition en date était au Musée du Jeu de Paume à Paris, qui a présenté en  2006 une importante rétrospective sur Cindy Sherman.

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